Plus moyen pour l’être humain … de s’échapper dans les prés


txt-piquet.jpg En quoi les piquets de clôture de nos gentlemen fermeurs sont-ils emblématiques ? Parmi nos prisons de toutes sortes, le fil de fer barbelé nous enferme au grand jour, le long des routes de nos campagnes, mine de rien.

Plus moyen pour l’être humain, ainsi parqué, de s’échapper dans les prés. Le seul espace de liberté, c’est le bas côté, petit parterre où la clôture va tout conclure quand la marée d’herbes fauchées va venir s’échouer.

Une avant scène.

A cette place, le passant se transforme sur-le-champ en spectateur. Mes piquets sont des sculptures de bords de routes, elles ont le corps planté. Elles s’alignent, et s’intercalent le long d’un fil d’Ariane, barbelé. Elles défilent dans la lucarne de qui s’éloigne. Au premier rang de mon théâtre en plein air il y a le promeneur.

Et les vaches me direz-vous ? Elles meuglent en coeur à l’arrière plan comme les choristes des drames antiques et signent ainsi cette tragédie : l’enfermement.