Comme la moutarde sur le lapin…


texte-e.jpgJe fais de la sculpture comme d’autres,
musiciens, de la musique concrète.
Ils enregistrent des sons par-ci par-là et mixent tout ça dans leurs casseroles et cela s’écoute.
Aucun instrument, pas plus de solfège que de partition, et l’enseignement s’ils en eurent un, aux oubliettes sous l’oreillette.

Moi qui procède un peu de la sorte, ramassant des formes qui traînent par-là par-ci, pour dans l’espace les rassembler à mon gré,
puis-je me dire sculpteur concret, compositeur ?
Eux dans le silence, moi dans l’espace, le cuisinier dans sa marmite,
chacun mélange à tour de bras.
Deviner les ingrédients c’est, pour le client ce grand feignant,
pas forcément indispensable pour déguster.

Je regrette parfois d’être trop lisible,
que mes trucs et mes machins soient trop voyants,
comme la moutarde sur le lapin me dis-je à l’instant,
et ça me rassure, l’eau à la bouche.