Si je me promène dans la campagne comme d’autres vont voir
la tour Eiffel, pas une sculpture ne me saute aux yeux.
Sur l’esplanade de mes champs de blé,
rien de pelousé !
Quand je suis arrivé de la grande ville,
j’ai tout de suite vu que rien ici n’avait grandi pour m’amuser.
Tout était là pour être bouffé,
la vache dessus,
l’herbe dessous.
Si c’est ici que je dois créer, où vais-je mettre mes petites sculptêtes ?
Pas un bout de square pour mes vénus,
pas un carrefour pour mes équestres,
pas un mort pour mes monuments.
Puisque ainsi fait j’étais sculpteur
et qu’ainsi dis-je nous vivions là,
j’avais envie de m’éparpiller dans la campagne
comme d’autres Artistanvilles.
Mettre ma touche par-ci par-là pour les passants
amateurs d’art et leurs comparses alphabètes.
La question était : que mettre qui comme un gant allait aller,
quelles statues foutre dans le champ tout nu,
et pour qui donc dans le no man land ?
J’ai répondu spontanément comme un champion :
« épouvantails et petits oiseaux »